Né en 1969, Pascal Colrat vit et travaille à Paris. Il étudie le dessin – qui sera un outil préalable nécessaire à toute création artistique durant toute sa carrière – et la photographie à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Durant cette période, il remporte des concours d’affiches qui vont l’amener à s’intéresser à ce support. Il va ainsi travailler pour de nombreuses institutions culturelles, créer l’affiche de la Fête de la Musique, travailler pour Act Up, Amnesty International, l’Opéra de Lille, le Festival de Chaillol, le Tarmac de La Villette, la Scène Nationale de Petit Quevilly-Mont Saint Aignan et de nombreux théâtres parisiens. L’affiche est un premier pas vers la rencontre avec un public très large, celui qui prend le métro et marche dans la rue. Pour Pascal Colrat, l’affiche est une façon de désacraliser l’image en la rendant accessible.

 

Parallèlement à ce travail, en 1999, sa rencontre avec le galeriste Pierre Staudenmeyer lui permet, à différentes reprises, d’exposer un travail plus personnel. Ainsi il présente Après on verra, puis Volume. En 2002, il obtient le soutien du Ministère des Affaires Etrangères pour réaliser un travail en Biélorussie autour de la contamination radioactive des enfants suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Il se rend plusieurs fois à Minsk, réalise un livre Signes de la Biélorussie et expose en parallèle ce travail au Centre Georges Pompidou à Paris. Ce cheminement l’amène quelques temps plus tard à obtenir le prix de la Villa Médicis « Hors les Murs » qu’il réalise à Los Angeles. S’ensuivent de nombreux voyages ou résidences d’artiste à l’étranger, accompagnés de créations et de publications : Inde (Bag from India), Thaïlande, Cambodge (THINK), Laos (Merci pour tout), Liban (Quatre jours à Beyrouth), Bostwana (Peacefull jungle), Congo, Algérie, Antilles (Matoutou Falaise), Tunisie (Paris-Djerba). Chaque projet réalisé dans le pays donne lieu à une exposition in situ et à Paris ou à une publication de livres, d’affiches, de cartes postales ou encore de badges ou de sacs en toile.

 

Entre ses déplacements, à Paris, il accepte l’invitation de Morten Salling créant Perdu-Cherche-Trouvé pour la manifestation Art Grandeur Nature ou bien celle de Philippe Chat imaginant un ours en résine acquis par la Ville de Fontenay-sous-Bois. Il crée un plan de métro World Democratic Tour pour la Cité Université, et participe à la Fiac à plusieurs reprises notamment avec un miroir pictogramme You and me, et une série de luminaires Black Light.

 

Par ailleurs, dès 2004, il développe un long travail introspectif dans sa terre d’origine, à partir de mises en scène photographiques autour d’un secret de famille. Cette œuvre, La Soupe des renards, est exposée plusieurs fois en France faisant aussi l’objet d’une publication. Sélectionnée pour la Biennale de la photographie de Moscou en 2016 et ainsi exposée au Musée d’Art Moderne de la ville, elle intègre la collection permanente du Musée d’Art Moderne Multimédia de Moscou.

 

Auparavant en 2010, Six mères et autres sphères, une œuvre réalisée en hommage à sa mère, sera exposée à la Galerie Talmart à Paris.

 

Outre ces expositions et résidences diverses, il réalise plusieurs « Une » pour le journal Libération et ouvre un blog sur lequel il poste quotidiennement une photo, un message en lien à l’actualité d’où sera issu son livre Créer c’est résister.

 

Suite à une intervention chirurgicale occulaire en novembre 2014, les images photographiques quotidiennes sont remplacées par des dessins que Pascal réalise chaque jour et diffuse sur les réseaux sociaux, toujours dans le souci de la rencontre avec un large public. Jacqueline Frydman, directrice du Passage de Retz à Paris décide d’en faire une très belle exposition en mai 2015 L’Homme Qui et Olga Sviblova directrice et fondatrice du Musée d’Art Multimedia de Moscou la présente durant l’automne suivant. De cette exposition naîtra le premier livre d’un nouvel opus, L’Homme Qui, 100 rêveries illustrées publié en juillet 2016 chez Riveneuve éditions.